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Des sangliers en Grésigne

Point de départ d'une histoire rocambolesque et à peine croyable d'une rando d'un grand n'importe quoi : Une provocation d'un guide moustachu à la veille d'atteindre la sagesse ..., j'aurai dû me méfier mais ce plaisantin sait à qui il s'adresse : Des sangliers et des marmottes !! (et rien à voir avec les échéances dominicales, toute ressemblance est purement fortuite ...).

Erreur de jeunesse (non, effectivement) ou empressement funeste (Arghh ...), j'y ai répondu. Je ne sais jamais pourquoi cet esprit de contradiction nous prend comme ça, au débotté, ou est-ce en parfaite conscience de recherche de nouvelles sensations, la curiosité de se confronter aux éléments ?

Bref, toujours est-il que maintenant que l'engagement est pris, il faut se préparer psychologiquement à l'affronter !

Choix de la destination : La Grésigne ! Il ne faut pas non plus exégérer sur la recherche de difficulté, les pistes feront l'affaire, la météo se chargera de nous rajouter de la TVA ...

Croyant mon appel attrayant, force est de constater que les sangliers se sont mis au repos ce we, les cheminées n'étant pas encore éteintes et les couettes n'étant pas reléguées dans les placards ... Nous serons donc deux irréductibles à répondre présents à l'appel de la forêt.

Rendez-vous covoiturage car l'union fait la force pour affronter le déluge (oui, oui, le MENTAL !). Arrivés sur place à la Maison Forestière de la Grande Barraque (pas si grande que celà, elle n'a pas de toit, à moins que ce soit le plafond bas ?) au coeur de la Grésigne, nous mesurons la chance (non : la BETISE) de sortir par pareil temps : Brume, crachin, vent ..., tout y est concentré pour une virée mémorable du grand n'importe quoi. Entendez ce rire si caractéristique de Ugo (n'importe quoi, n'importe quoi !), qui démarre avant le premier coup de pédale : On n'est pas bien là ?

La tête dans les épaules, nous nous courbons sur nos montures et accélérons (malgré nous ...) dans la pente descendante en offrant le moins de couenne possible aux éléments ...

Arrivés en forêt, changement de climat du tout au tout : pas de vent, pas de pluie mais ruissements dantesques, la forêt rejette tout ce qu'elle peut des trombes d'eau des derniers jours : Elle se vide de son sang par tous ses pores !

Le passage redouté à Fontbonne  et surtout son passage à gué nous laissera de marbre, voire avec de la déception, le niveau n'est pas à la hauteur de nos espérances : Rincés pour rincés, nous étions prêts à en découdre !

Nous quittons la sécurité de la piste pour nous engager sur un beau single tapissé d'herbes printanières d'un vert phosporescent et qui nous permettra de longer un splendide tumulus perdu au milieu des arbres.

Là nous profitons de l'eau, de la boue bien ferreuse ! Des descentes avec la sensation de rouler en pneu slick au milieu de torrents d'eau, joyeux et virevoltants tels des funambules sur le dos d'un serpent d'eau impétueux : Nous mesurons le plaisir d'avoir pris cette sage décision et nous nous en donnons à coeur joie, oubliant les contraintes matérielles d'être imbibés, les chaussures débordant de flotte, les yeux qui piquent pour l'un, les lunettes crépis pour l'autre. RRRRHHAAAAAAAA !! LE PIED !!! Seule un biche sortie de la brume nous scrute un bon moment (mais ils sont fous ces VTTistes loisir montalbanais ..., pas un pour rattraper l'autre ... du grand n'im-por-te quoi !!) avant de partir dépitée (c'est des malades, c'est des MALADES !!!).

Le dernier tiers de la rando a été long, très, très, très long ... pas pour le dénivelé, non car fortement négatif, sur les pistes, mais pour des arrêts fréquents, que dis-je continuels tous les 100 mètres pour immortaliser ces preuves de vie de la Grésigne au sein de ce réseau artériel gorgé de fluide vital, ces contrastes de couleurs de début de printemps : L'explosion de la vie qui se régénère en tourbillons puissants, dans un décor féérique dans lequel filtre quelques rayons de soleil pour illuminer ce tableau !

Comme toutes les meilleures choses ont une faim, nous poursuivrons nos discussions autour de quelques bricoles et un vin bio pour rester dans le ton (vert est le goût, rouge est la robe). Lent retour à la réalité, conscients d'avoir vécu un moment unique, privilégié (si, si !!) et simple, les pieds dans l'eau en rinçant les gambettes des stigmates de cette immersion que nous restituons amicalement à ce millieu naturel que nous affectionnons tant !

Merci Ugo pour ce moment de grand n'importe quoi, ou pas !!

Les sangliers d'un jour saluent leurs congénères et bien évidemment tous les sangliers qui sommeillent en les marmottes !

Les autres photos de cette virée en terres sanguines, ICI !!


Commentaires

Olivier-B le mardi 26 avril à 14:37

Bravo !

Thomas LOPEZ le lundi 25 avril à 21:59
Trop fort les gars!
Philippe PEREIRA DA SILVA le lundi 25 avril à 20:51

Très courageux ,moi j ai  u  là flémme vous êtes des guérriers , des machines 😜

Ugo le lundi 25 avril à 20:13

Toujours un plaisir de rouler dans des conditions climatiques qui, au premier abord, pourraient paraître complètement inapropriées mais sans lesquelles le moment n'aurait pas toute la saveur qu'il mérite. Un moment d'extase. La rencontre avec la biche, les paysages ruisselants à la limite de la pornographie...Ca aurait été dommage d'user ses culottes sur le canapé plutôt que sur la selle ! Merci Serge pour cette idée de rando pas si saugrenue.

Thomas DELLUGAT le lundi 25 avril à 19:18

eh ben si j'aurai su j'aurai venu !

Le lien photo ne fonctionne pas 

@Thomas : merci, corrigé ! Serge

Raphael GALDAMEZ le lundi 25 avril à 19:05

Mon admiration pour ces deux "marcassins" n'a d'égale que les images que j'imagine : la peau de chamois imbibée, les tenues marron rouille, l'eau qui coule le long des coudes (ne pas se trompéter)et les beaux vélos qui couinnent ; ma sagesse s'apparente plutôt à de la provocation ......c'est dur d'avoir un an de plus....

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